Décapitation publique d’un jeune haïtien
Décapitation publique d’un jeune haïtien
L a décapitation publique d’un jeune haïtien en République dominicaine dans l’après-midi du samedi 2 mai dernier vient s’ajouter à plus d’une vingtaine de cas de violences contre les migrants haïtiens enregistrés en 2009, selon le GARR. Dans une note parue en début de semaine, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) a condamné ces violences contre nos compatriotes haïtiens en République voisine en publiant la liste des victimes depuis le début de l’année.
read moreAu cours du mois de janvier, cinq cas ont été enregistrés : Luc Georges, âgé de 36 ans, tué d’une balle à la tête tout près de Santiago (2 janvier) ; Schilchild Pierre, 20 ans, est décédé à l’hôpital de Santiago suite à des blessures par balles reçues de la part du Corps Spécialisé de Sécurité Frontalière (14 janvier) ; un Haïtien dans la trentaine tué par un garde privé de plusieurs balles à la Vega (19 janvier). Candido Félix, 42 ans tué par un agent de la police dominicaine à Tamarindo à l’Est de Santo Domingo (21 janvier) ; trois Haïtiens tués à coup de machette et un autre grièvement blessé lors d’une tuerie dans la zone de Santiago de Rodriguez.
Sept autres cas de violences ont enregistrés en février : plus de 3,000 Haïtiens ont dû abandonner leurs zones de résidence sous la menace de leurs voisins dominicains qui les accusent d’être les auteurs d’actes délictueux dans la zone, au Sud de Santiago (4 février) ; le journaliste Jean Pool D battu pour avoir déclaré dans une émission de radio que le Meringue a vu le jour en Haïti (12 février) ; Franklin Espani, 19 ans, abattu de deux balles par une patrouille de la police dominicaine (13 février) ; Le cadavre de Dulca Pierre, 52 ans, a été retrouvé à Piedra Blanca, non loin de Dajabon, par la Police dominicaine (23 février) ; Freddy Batista, 43 ans, blessé par balles par le capitaine de la Police Nationale Dominicaine, Hector Bienvenido Urbáez et plus d’une centaine d’Haïtiens ont fui Higuey, (Est) pour éviter d’être agressés par des habitants de La Ceiba (25 février).
En mars, pas moins de quatre cas d’agression ont été dévoilés : Le cadavre écartelé de Jackie Emmanuel, 24 ans, a été retrouvé dans un terrain vide à Higuey (5 mars) ; Milot Lapointe, professeur à l’Université Autonome de Santo Domingo et commerçant, assassiné sur la route de Santiago par des inconnus qui ont stoppé sa voiture et l’ont criblé de balles (9 mars) ; Gertrudis Montero, 38 ans, tuée par balles pendant qu’elle voyageait à bord d’une motocyclette avec son fils et son époux près de la commune de Santa Rosa, à Bani (26 mars) ; Le pasteur Denis Fellicier, tué à coups de couteau par un jeune dominicain de 18 ans, Gonzalez Perez, aux abords de l’Eglise de Villa Mella, banlieue de Santo Domingo (27 mars)
Quant au mois d’avril, six cas ont été rapportés : une mère et son fils ont été retrouvés étranglés en leur résidence à l’Est de Santo Domingo (1e avril) ; le cadavre d’un haïtien a été retrouvé dans les eaux de la station balnéaire Cano Copey à Montecristi, selon un médecin la personne est morte par asphyxie (3 avril) ; Une quarantaine de ressortissants haïtiens brutalisés à bord du bus qui les transportait vers la frontière par des agents de l’immigration dominicaine (7 avril) ; un jeune de 20 ans lapidé tout près de Neiba à Barahona (14 avril) ; trois haïtiens et un dominicain ont été blessés par balles et à l’arme blanche et une maison incendiée au cours d’une querelle qui a éclaté entre les deux groupes (15 avril) ; Romane Noël tué d’une balle à la tête par Pablo Jaquez, un sergent de la police touristique dominicaine, dans la zone de Cabarete (25 avril).
Le GARR insiste pour qu’une enquête sérieuse soit menée autour de ces meurtres et réclame la fin de l’impunité pour les agresseurs afin que de tels faits ne se reproduisent plus, lit-on dans la note.
Pour sa part, les autorités haïtiennes, dont le président de la République, se sont contentées d’envoyer une lettre de protestation au gouvernement dominicain tandis que l’Ambassadeur dominicain en Haïti, Ruben Silié Valdez, a condamné ce qu’il appelle « un incident lamentable… et honteux », espérant qu’il n’affecte pas les relations entre les deux pays.